Report d'échéance de prêt : quel fonctionnement ?
À tout moment, une personne qui a souscrit un prêt peut se retrouver dans l’impossibilité d’honorer normalement ses échéances de remboursement comme il s’y est engagé à la souscription de son crédit, en raison de problèmes financiers passagers qui peuvent intervenir à l’occasion d’une mise au chômage, de l’arrivée d’un enfant, du décès d’un conjoint, d’un divorce, etc. Dans l’attente que sa situation financière se rétablisse, une banque a la possibilité de donner son accord pour mettre en place le report d’échéances de son prêt à condition que cet assouplissement soit prévu dans le contrat de départ. Explications.
Qu’appelle-t-on un report d’échéance de prêt ?
S’engager dans un prêt implique de respecter les modalités de remboursement convenues avec l’établissement financier prêteur, en ce qui concerne leur montant, leur périodicité et leur durée.
La vie n’étant jamais un long fleuve tranquille, un emprunteur peut se retrouver à faire face à des difficultés financières passagères qui ne lui permettent plus de rembourser normalement ses échéances de prêt.
Dans ce cas, les banques ou tout autre organisme financier qui a accordé un prêt, qu’il s’agisse d’un crédit à la consommation, personnel, ou à la consommation, prévoit la plupart du temps une possibilité d’assouplir les modalités de remboursement. Une possibilité rendue possible par la loi, en particulier par des articles du Code de la consommation. Soit les organismes prêteurs permettent de revoir à la baisse les mensualités d’un prêt, soit ils acceptent de suspendre ou de reporter quelques échéances le temps que la situation financière de l’emprunteur se rétablisse. Un report d’échéances est généralement accordé pour une durée qui va de 1 à 12 mois.
Ces assouplissements possibles en cas de difficultés financières de l’emprunteur ne sont applicables qu’aux crédits à taux fixe. D’autre part, pour être mis en place, les modalités et conditions de ces assouplissements de paiement doivent être prévues dans le contrat de prêt de départ.
Le report d’échéance de prêt : comment ça marche ?
Un report d’échéances de prêt consiste à suspendre, selon les modalités fixées dans son contrat de prêt dès le départ, les remboursements, le plus souvent sous forme de mensualités, durant un laps de temps également déterminé dans le contrat.
En cas de difficultés financières passagères, un emprunteur ne doit surtout pas arrêter brusquement et de son propre chef ses remboursements. Il doit au préalable se rapprocher de son organisme prêteur pour solliciter des délais de paiement, son autorisation de moduler ses échéances de remboursement ou, en l’occurrence, pouvoir reporter dans le temps un certain nombre d’entre elles. Une banque ou un autre établissement de crédit doit en effet obligatoirement donner son accord pour mettre en place ces facilités de paiement, accord qu’il n’est pas dans l’obligation de forcément consentir.
Si le report d’échéances de prêt est une bonne solution pour un emprunteur qui fait face à des difficultés financières momentanées, il faut tout de même avoir en tête que ces reports ont pour conséquence d’augmenter le coût total d’un crédit. En effet, si l’emprunteur ne rembourse plus pendant le temps du report de ses échéances son capital, en revanche, les intérêts continuent à courir. De plus, un report d’échéances contribue à augmenter la durée totale d’un prêt et donc, au final, son coût global.
Un report déchéances de prêt peut prendre deux formes différentes :
- un report partiel des échéances qui donne la possibilité à un emprunteur de ne pas rembourser pendant un certain laps de temps une partie du capital qu’il a emprunté. En revanche, le report d’échéances partiel ne le prive pas de devoir régler les intérêts dus ainsi que la part des assurances qu’il a éventuellement souscrites avec son prêt.
- un report d’échéances total qui permet à l’emprunteur, pendant toute la durée de cette mesure, de ne pas rembourser les intérêts et le capital, mais seulement les éventuelles assurances associées au prêt.
À noter : un emprunteur qui connaît des difficultés financières passagères et qui n’obtient pas l’accord de son organisme prêteur pour un report de ses échéances a la possibilité de demander des délais de paiement au juge des contentieux de la protection. Ce dernier peut, sous certaines conditions, suspendre les échéances de remboursement pour une durée maximum de 2 deux (une possibilité définie par l’article L314-20 du Code de la consommation), ou réaménager les mensualités.
Autres dossiers
-
Donation à ses descendants : procédure, limite, quel coût ? Si vous avez de l’argent ou des biens et que vous désirez le transmettre à vos descendants du temps de votre vivant, sachez que c’est possible. Vous pouvez ainsi aider financièrement vos...
-
Commission de surendettement : rôle et fonctionnement La France a mis en place depuis 1990 un dispositif visant à prévenir et à traiter les situations de surendettement. Il s’agit d’une procédure spécifique qui s’adresse aux particuliers qui...
-
La caution solidaire : définition, dans quel cadre est-elle employée ? Décider d’être caution solidaire d’un tiers représente un engagement important. Se porter ainsi caution signifie en effet devoir se substituer à lui en cas de défaillance financière et...
-
Comment sortir d'un interdit bancaire ? Quelles solutions ? Suite à des difficultés financières, votre banque vient de vous signaler que votre compte est frappé d’une interdiction bancaire. Cette interdiction est assortie d’un fichage au fichier...
-
Qu'est-ce qu'une déchéance du terme ? Un emprunteur qui laisse impayés plusieurs de ses remboursements de crédit, qui prennent la forme la plupart du temps de mensualités composées du capital dû, des intérêts et éventuellement...
-
Interdit bancaire et fiché au FICP : modalité, durée et conséquences Le fait d’émettre des chèques sans provision et le non remboursement d’un crédit constituent tous les deux des incidents de paiement. Dans le premier cas, le titulaire d’un compte bancaire...
-
Quelle différence entre le délai de réflexion et le délai de rétractation ? Afin de protéger les consommateurs, la loi (article 1122 du Code civil) a mis en place notamment un droit de réflexion et un droit de rétractation qui s’appliquent à l’occasion de la...
-
13 conseils pour gérer son budget au quotidien sans tomber dans le rouge Entre vos charges mensuelles comme le loyer, les courses, le crédit de la voiture, etc. Vous ne vous en sortez pas et êtes toujours dans le rouge à la fin du mois. Votre banquier a l’habitude,...
-
Quelle différence entre le capital emprunté et le capital restant dû ? Lorsque l’on s’engage dans un crédit à la consommation ou un crédit immobilier, il est important de bien comprendre les termes utilisés par les organismes prêteurs. D’abord, pour pouvoir...
-
Taux fixe, taux variable, taux capé : définitions Lorsque l’on emprunte de l’argent à une banque ou à un autre type d’organisme bancaire, c’est-à-dire que l’on souscrit un crédit, qu’il soit à la consommation ou immobilier, cela...
-
Chèque de banque : quelle différence avec un chèque classique ? Quand et comment l'utiliser ? Même s’il porte le même nom, un chèque de banque n’est pas du tout comparable à un chèque classique. Il n’est d’abord pas émis directement pas le détenteur d’un compte bancaire, mais...
-
Qu'est-ce qu'un taux d’usure ? Quel impact sur un crédit ? Les établissements financiers qui consentent des prêts sont soumis à une réglementation stricte. En particulier, ils ne doivent pas proposer des crédits aux taux d’intérêt excessifs qui...