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Affacturage inversé : principe et fonctionnement

Affacturage inversé : principe et fonctionnement

Les entreprises ont un besoin constant de liquidités à court et moyen terme pour couvrir leurs charges de fonctionnement, mais aussi investir et se développer. Elles doivent veiller régulièrement à l’optimisation de leur besoin en fonds de roulement pour que la trésorerie reste suffisante.

Dans le cas où celle-ci est insuffisante, les entreprises recourent à des solutions de financement comme une autorisation de découvert, un crédit bancaire ou un contrat d’affacturage. Cette solution consiste à céder ses créances à un factor contre une avance de règlement. Plusieurs types d’affacturage existent sur le marché. Intéressons-nous aujourd’hui au principe et au fonctionnement de l'affacturage inversé.

Quel est le principe de l’affacturage inversé ?

Avec l’affacturage classique, l’entreprise cède tout ou partie de ses créances à une société spécialisée appelée un factor. Ce dernier, à réception de la facture acceptée contractuellement, finance 90 % de son montant à l’entreprise. À charge ensuite à l’entreprise, si elle conserve la gestion de son poste clients, de procéder à l’encaissement et au recouvrement de la facture à date d’échéance. Avec l’affacturage inversé, ce ne sont plus les factures clients que l’entreprise cède à la société d’affacturage, mais ses factures fournisseurs. Cette technique de financement s’appelle également reverse factoring ou encore affacturage fournisseurs. Elle permet à l’entreprise de solder ses factures fournisseurs sans avoir à toucher à sa trésorerie. C’est très utile pour pallier les délais de paiement qu’elle consent commercialement à ses clients. Les délais de règlement, en France, varient de 30 à 60 jours, voire 90 jours. Durant ce laps de temps, la trésorerie peut être insuffisante pour assurer le financement du cycle d’exploitation. En souscrivant un contrat d’affacturage inversé, l’entreprise devient le débiteur du factor et les fournisseurs prennent la place des créanciers. À noter qu’il existe deux types d’affacturage inversé :

  • L'affacturage inversé systématique qui concerne le financement de toutes les factures émises par le fournisseur.
  • L’affacturage inversé collaboratif qui concerne le financement de facture à l’unité et donc au cas par cas selon les besoins en trésorerie de l’entreprise.

Qui peut souscrire un contrat d’affacturage inversé ?

L'affacturage inversé s’adresse aux entreprises B to C dont le chiffre d’affaires dépasse les 8 millions d’euros. Il s’agit donc essentiellement de grandes entreprises, de centrales d’achat ou de PME travaillant avec de nombreux fournisseurs et sous-traitants. Le factor évalue la solvabilité et la qualité du risque d’impayés avant de s’engager. Il prend également en compte la stabilité de l’activité et la croissance de l’entreprise. Plus elle est forte, plus le risque et la pérennité des flux d’approvisionnement ou de vente sont sécurisés. Le volume des factures fournisseurs financées doit être de 400 000 € minimum par an. Ce sont essentiellement les entreprises ayant un besoin en fonds de roulement important. Selon les chiffres de Facto France, l’affacturage inversé, c’est 5 % du volume des factures financées toute solution d’affacturage confondue. Cette technique est encore marginale en France quand elle correspond à 30 % des parts de marché chez certains de nos voisins européens.

Comment fonctionne l’affacturage inversé ?

L’affacturage inversé est un contrat tripartite qui implique l’entreprise donneuse d’ordre, le factor agrée par la Banque de France et le fournisseur créancier de l’entreprise. Le fonctionnement est celui de l’affacturage classique, mais en sens inverse. Les étapes du financement se déroulent chronologiquement comme suit :

  1. L'entreprise passe commande de biens, matériaux ou services auprès d’un fournisseur en France ou à l’étranger.
  2. Le fournisseur livre la marchandise et facture l’entreprise.
  3. L’entreprise à réception de la marchandise et de la facture, cède cette dernière au factor.
  4. Le factor règle la facture dans les 24/48h directement au débiteur qui reverse le paiement au fournisseur ou directement au fournisseur. Le factor déduit l’escompte, négocié au préalable, pour paiement comptant qu’il rétribue à l’entreprise.
  5. L’entreprise rembourse le factor à la date d’échéance convenue. Elle peut être celle mentionnée sur la facture fournisseur ou une autre date dont le délai peut être plus long.

En principe, un contrat d'affacturage inversé prévoit l’ouverture d’un compte bancaire partagé entre l’entreprise et le factor. Dans ce cas, l’entreprise peut opter pour un affacturage non notifié à son fournisseur pour plus de discrétion. Un contrat d’affacturage inversé implique le plus souvent un processus dématérialisé de facturation via une plateforme en ligne dédiée.

Quels sont les avantages de l’affacturage inversé ?

L’affacturage inversé présente des avantages indéniables pour les deux parties concernées à savoir l’entreprise et le fournisseur. Pour l’entreprise, ils sont entre autres :

  • Une optimisation du besoin en fonds de roulement.
  • Une meilleure marge grâce à la négociation d’escompte.
  • Des délais de règlement plus longs avec le factor qu’avec le fournisseur.
  • Une fidélisation des fournisseurs grâce au paiement comptant.
  • Une conservation de la trésorerie et de la capacité d’emprunt.

Quant au fournisseur, les avantages obtenus avec l'affacturage inversé sont :

  • Un règlement comptant au moment de la livraison des marchandises.
  • Une meilleure gestion du besoin de trésorerie.
  • Une garantie contre les retards de paiement et impayés.
  • Un service bien plus rentable qu’une solution d’affacturage classique avec des frais supportés par l’entreprise débitrice.

Combien coûte une solution d’affacturage inversé ?

L’affacturage inversé comporte évidemment des frais qui constituent pour la plupart la rémunération du factor en échange de l’avance du financement. Ces frais peuvent constituer un inconvénient majeur dès lors que l’entreprise réalise de faibles marges. Ils sont :

  • Les frais de commission de gestion variables de 0,1 à 0,7 % du montant de la facture financée.
  • Les frais de commission de financement variables de 0,5 à 3 % calculés sur le taux de référence de l’Euribor à trois mois auquel le factor ajoute sa marge. L’Euribor est le taux d’intérêt qu'utilisent les banques pour prêter de l’’argent en zone euro.
  • Les frais annexes comme les frais de dossier et la contribution à un fonds de garantie qui rémunère le risque d’impayés.

La rémunération du factor peut aussi se faire sous la forme d’un forfait payable par les entreprises mensuellement ou trimestriellement. Le montant dépend du volume de factures cédées et autres services définis contractuellement.

Pour conclure, l’affacturage inversé est une technique de financement gagnant-gagnant pour l’entreprise et ses fournisseurs. L’entreprise obtient une avance de financement des factures fournisseurs cédées à un factor ce qui lui permet de diminuer son BFR tout en sécurisant son approvisionnement. Le fournisseur obtient, quant à lui, un règlement comptant de ses factures ce qui lui permet de réduire son besoin de trésorerie. Environ 20 sociétés d’affacturage se partagent le marché en France tout type d’affacturage confondu. Pour trouver un factor adapté, l’entreprise a tout intérêt à faire jouer la concurrence. Elle utilise un comparateur en ligne gratuit ou elle mandate un courtier spécialisé. Les critères à comparer sont notamment :

  • l’expérience et la notoriété du factor ;
  • la compétence du factor par rapport au secteur d’activité de l’entreprise ;
  • le coût des prestations ;
  • les services annexes proposés ;
  • la fluidité et la qualité de la plateforme de dématérialisation.

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