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Comment estimer le montant de sa future retraite ?

Comment estimer le montant de sa future retraite ?

On a souvent tendance à penser opportun de calculer sa retraite, à quelques mois de l'échéance. Cette certitude, erronée, est renforcée par les réponses des organismes d'assurances retraites, qui ne consentent, le plus souvent, à instruire les dossiers que dans les six mois précédents la date de l'âge légal. Hélas, il est trop tard (depuis longtemps), à ce moment-là, pour lancer un plan rectificatif, permettant de pallier les baisses de revenus inexorables, liées à cette période particulière de la vie ! Heureusement, ces mêmes organismes sont en mesure de vous délivrer une "estimation indicative globale" (EIG), dès l'âge de 45 ans. Il est sage de s'informer de ces simulations même approximatives pour mettre en place, au plus tôt, les éventuels plans financiers de compensation, destinés à garantir la continuité de votre niveau de vie dans la vieillesse.

Éléments à réunir pour estimer sa retraite

Pour estimer votre retraite, il faut connaître :

  • le nombre de trimestres validés pendant sa carrière ;
  • le salaire annuel moyen (SAM) ;
  • le taux de votre retraite ;
  • le nombre de trimestres requis, en fonction de votre âge ;
  • l'âge légal de la retraite liée à votre date de naissance.

Calcul de la retraite du secteur privé ; où trouver les données ?

Si pour les fonctionnaires, réunir des chiffres âgés de quelques mois est aisé, il n'en va pas de même pour retrouver les preuves et les montants de cotisation vieux de plusieurs dizaines d'années. Deux cas de figure :

  1. Ordonné et méticuleux, vous avez soigneusement classé les bulletins de salaire tout au long de votre carrière. Dans ce cas, vous pouvez répertorier les données sur ces documents, en pariant sur la probité de vos employeurs successifs à avoir effectivement déclaré (et payé), les cotisations portées sur les bulletins en question. Si ce n'est pas le cas, vous disposez de preuves, attestant de votre bonne foi, pour défendre votre dossier auprès des organismes concernés. Attendez-vous, tout de même, à devoir faire preuve de persuasion et de persévérance sans aucune garantie de réussite pour la validation des trimestres concernés.
  2. Ces documents ont disparu de vos classeurs au cours des divers déménagements ou dans les accidents de la vie. En ce cas, vous devrez faire confiance aux organismes de retraite, qui compilent scrupuleusement, pour vous, les éléments, qui leur ont été transmis, dans un "relevé individuel de situation" (RIS).

Salarié, artisan, commerçant, profession libérale, fonctionnaire, en bref, quel que soit votre régime de retraite, vous pouvez télécharger ce RIS, en ligne, en 24 heures, sur le site de l'assurance retraite : www.lassuranceretraite.fr

Vous devrez, dans un premier temps, cliquer sur l'invite "créer mon espace", pour créer un compte personnel lié à votre numéro de sécurité sociale. Vous recevrez, en retour, un e-mail d'activation du compte. Les étapes suivantes consistent à vous identifier, puis à cliquer successivement sur les boutons "Mes services" → "mon relevé de carrière tous régimes" → "Mon relevé" → " votre relevé de situation individuelle archivé", prêt à être téléchargé au format PDF.

Vous trouverez, dans ce document, les données nécessaires au calcul de vos retraites de base et complémentaires. Sachez seulement que la très sérieuse cours des comptes, estimait en 2018, à plus de 12 % le nombre des dossiers de retraites comportant des erreurs. Sachant que c'est à vous qu'incombe d'en apporter la preuve… Voilà qui incite à contrôler sérieusement ce document !

Conditions ouvrant droit à validation de trimestres pour le calcul de la retraite

Contrairement à ce que l'on pourrait logiquement penser, 1 trimestre n'est pas acquis en additionnant le temps passé au travail chaque mois, mais en découpant le montant du salaire perçu, en tranches de cotisations dues sur 150 fois le SMIC horaire en cours dans l'année (1 537.50 €, en 2021). Compte tenu des plafonds appliqués par la sécurité sociale, vous pouvez donc, si votre salaire le permet, valider, au plus, 2 trimestres chaque mois de travail, soit les 4 trimestres maximums annuels, avec un revenu brut minimal de 6 150 €.

Indépendamment des trimestres acquits par votre travail, un certain nombre de situations professionnelles ou personnelles, soumises ou non à cotisation, permettent de valider des trimestres supplémentaires. (Dans la limite 4 trimestres/an) :

  • Les périodes de chômage subies avant le 1er janvier 1980. Sauf dispositions spéciales consenties par pôle emploi, il faut cumuler, depuis cette date, 50 jours de chômage pour valider 1 trimestre. Cette dérogation, d'abord limitée à 1 an jusqu'en 2011, puis à 1 an ½, n'est pas renouvelable, sauf pour les chômeurs en fin de droits de plus de 55 ans ayant cotisés au moins 20 années.
  • Les périodes de maladie, maternité ou accidents du travail permettent de valider 1 trimestre de retraite pour 60 jours indemnisés.
  • L'invalidité ou les accidents du travail, évalués à ±66 % d'incapacité, donnent droit à 1 trimestre par tranche de 3 pensions mensuelles perçues.
  • Les aidants, de personnes âgées dépendantes, d'enfants, de parents ou d'adultes handicapés peuvent bénéficier de trimestre de retraite gratuits ou d'une retraite anticipée à taux plein. Renseignez-vous auprès de l'assurance retraite en exposant votre situation personnelle.

Dans tous les cas, gardez précieusement les justificatifs de vos allégations, qui pourront être réclamés lors de la liquidation de retraite.

Nombre de trimestres nécessaires pour prétendre à une retraite à taux plein

Le nombre de trimestres validés pour le calcul de la pension de retraite à taux plein fluctue, en fonction de l'année de naissance, de 160, pour les personnes nées en 1948 ou avant, à 172, pour celles nées après 1972.

Comment définir le SAM (salaire moyen de référence) ?

Dans le privé, SAM est égal à la moyenne des salaires bruts, soumis à cotisation pendant les 25 meilleures années de la carrière. Il inclut l'ensemble des rémunérations (salaires de base, heures supplémentaires, primes, etc.), ainsi que les indemnités diverses (hors frais professionnels). Une revalorisation annuelle est appliquée sur ces montants, pour compenser l'augmentation du coût de la vie. Le salaire moyen de référence annuel est limité au plafond de la sécurité sociale. Ne sont pas comptabilisés dans le calcul du SAM :

  • les rémunérations de l'année de départ à la retraite ;
  • les trimestres assimilés ;
  • les périodes validées, sans attestation de salaire ;
  • les trimestres rachetés :
  • les rémunérations cotisées à l'étranger ;
  • les revenus inférieurs au montant minimum annuel prévu pour l'année concernée, soit le montant trimestriel correspondant au minimum vieillesse avant 1972 ; 200 fois le SMIC horaire en vigueur entre 1972 et 2013 et 150 fois le SMIC en vigueur, depuis 2014.

Estimer le montant taux des pensions de retraite

Dans le principe, le calcul du montant de la pension de retraite des salariés est simplissime :

  1. Pour les salariés du secteur privé, le montant annuel de la pension de retraite à taux plein, est égal à 50 % de la moyenne des salaires de référence des 25 années les mieux rémunérées. En cas de nombre insuffisant de trimestres, on procède à un prorata.
  2. Pour les fonctionnaires, il convient de tenir compte du dernier traitement indiciaire acquit pendant au moins 6 mois. Si le dernier traitement indiciaire a moins de 6 mois, on tient compte de l'indice précédent (ou on rallonge sa carrière de quelques mois). La pension de retraite mensuelle est obtenue en multipliant le traitement indiciaire brut (TIB), par le pourcentage de liquidation, puis par le pourcentage de surcote ou de décote, lié à la durée cotisée.

Derrière ces principes limpides, foisonne une foule de réajustements et de conditions qui compliquent singulièrement la formulation mathématique. Si, lors de la liquidation de retraite, le nombre de trimestres est insuffisant, un coefficient déflateur (décote), est appliqué :

  • de 0,6895 %/trimestre, pour les natifs de 1952 ou avant ;
  • de 0,625 %/trimestre, à partir de 1953.

Lorsque le travailleur compte des trimestres supplémentaires, on applique une majoration (surcote), de 1,25 %/trimestre, acquit après 65 ans.

Par ailleurs, la pension,

  • est majorée de 10 %, pour au moins 3 enfants élevés ;
  • comporte, sous conditions, un versement minimum, nommé "allocation de solidarité aux personnes âgées" (ASPA) d'un montant(en 2021) de 10 881,75 €/an, pour une personne seule et de 16 893,94/an pour un couple.

Charges fiscales et prélèvements sociaux applicables aux pensions de retraite

Au-delà du seuil minimum annuel ou soumis à l'ASPA, les pensions de retraite sont imposées dès le premier euro, au titre de l'impôt sur le revenu. Certains avantages, liés à l'âge ou à la dépendance peuvent cependant donner lieu à allègements fiscaux. Renseignements auprès de votre centre local des impôts.

Les pensions subissent également 7,4 % de prélèvements sociaux, répartis comme suit :

  • 6,6 % pour la CSG ;
  • 0,5 %, pour la CRDS ;
  • 0,3 %, pour la CASA.

Les régimes complémentaires (ARRCO, AGIRC et IRCANTEC), cotisent, en plus, à hauteur de 1 %, au titre de l'assurance-maladie.

Nota : les pensions dont les bénéficiaires ont le domicile fiscal situé hors de France, sont exonérées de tout ou partie des prélèvements sociaux, mais restent redevables du 1 % de l'assurance-maladie. Les pensions de base et complémentaires dépendants du régime particulier en vigueur en Alsace et Lorraine sont assorties d'avantages sociaux particuliers, justifiant un prélèvement supplémentaire de 1,5 %.

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